Né le 2 juillet 1961
Marié - 2 enfants
Philosophe
Ancien Ambassadeur
Doctorat de philosophie morale et politique
Problématique des rapports entre l’autorité spirituelle et le pouvoir temporel dans l’Islam et dans le Christianisme.
DEA de philosophie morale et politique
Matérialisme historique et lutte des classes chez Karl Marx
Maîtrise de philosophie morale et politique
L’idéologie communiste et l’islamisme : analyse et perspective. Une étude politico-philosophique
Maître de conférences en théologie catholique (Premier candidat de tradition musulmane qualifié)
Réalisateur et maquettiste de la Revuede la Radio Télévision Tunisienne (1982-1983)
Chercheur au Centre de recherche sur la Pensée antique (grecque), associé au CNRS (1991-1994)
Chercheur au Centre d’histoire des sciences et des philosophies arabes et médiévales, associé au CNRS (1999-2001)
Enseignant d’histoire à Paris VII - Denis Diderot, UFR Géographie, Histoire et Sciences de la Société (1999-2001)
Conseiller politique auprès de la rédaction de l’hebdomadaire indépendant Réalités (depuis 2000)
Ambassadeur de Tunisie auprès de l'UNESCO
Ouvrages
Introduction à la pensée islamique - ouvrage d’Histoire des idées politiques (1990, réédition 1991 et 1992)
Islam et athéisme, dans Rétrospective (2000)
Le politique est coupable, pas le religieux - ouvrage collectif intitulé L’islam est-il rebelle à la libre critique ? (2001)
Symbiose et non osmose, diversité et non dilution - ouvrage collectif intitulé "Arabofrancophonie" (2001)
Du théologico-politique comme problématique commune à l’islam et au christianisme –
ouvrage collectif intitulé Pour un Islam de paix (2001)
Réflexion sur l’islam et le christianisme dans leur rapport au personnalisme –
ouvrage collectif intitulé La Personne et son avenir (2002)
Non Delenda Carthago - Carthage ne sera pas détruite - Autopsie de la campagne antitunisienne (2002)
Rôle du dialogue des religions pour asseoir les fondements de la paix –
ouvrage collectif intitulé Du dialogue euro-arabe, exigences et perspectives (2003)
L’information et la continuité culturelle entre les Arabes et l’Occident (2004)
Tunisie : des acquis aux défis - ouvrage collectif (2004)
Violence anomique ou violence atavique ? –
ouvrage collectif (direction de Raphaël Draï et J-François Mattéi) intitulé La République Brûle-t-elle ?
Essai sur les violences urbaines françaises (2006)
Genèse de la dissidence dans l’islam des origines - Préface au livre La grande discorde de l’islam (2006)
Peut-on considérer le Comparatisme comme pierre angulaire du dialogue entre les religions et les civilisations et comme
fondement éthique et épistémologique de la Tolérance ? – ouvrage collectif intitulé Dialogue des Religions d’Abraham pour la
tolérance et la paix (2006)
Du théologico-politique dans l’islam et dans le christianisme (2007)
Histoire universelle des idées politiques (2 volumes), en négociation avec Grasset et La Table Ronde (2007)
La face cachée de la révolution tunisienne. Islamisme et Occident : une alliance à haut risque (2012)
Nombreuses collaborations
Près de 500 articles publiés dans les domaines culturel, politique et relations internationales, dans la presse écrite arabe (Al-Moharrer, Al-Hayet, Al-Watan,Réalités, Al-Quds) et française (Libération, Le Figaro, Le Monde, Jeune Afrique, Marianne, Le Point, Afrique Asie…)
dont :
Religion et politique - Jeune Afrique n° 1979 - 15-21 décembre 1998
Discours de la méthode islamiste - Marianne - 3 janvier 1999
Voile islamique : la loi au-dessus de la foi - Le Figaro - 14 octobre 2003.
L’islam, otage des talibans – Libération - 21 mars 2001
Allah, que de crimes en ton nom ! - Le Monde - 9 mars 2001
La Tunisiene vit pas un cauchemar - Le Monde - 6 février 2001
Le virus théocratique - Le figaro - 3 octobre 2001
Les leçons d’un attentat - Le Figaro - 20 avril 2002
Du droit-de-l’hommisme - Le Figaro - 4 novembre 2002
Aux sources du refus français - Le Figaro - 26 février 2003
L’intégrisme, une chance pour la laïcité ! - Le Figaro - 20 février 2004
Un spectre hante l’Hexagone : l’activisme islamiste - Le Figaro - 28 juin 2003
Par-delà le Bien et le Mal – Libération - 19 septembre 2001
Prélude au choc des civilisations – Libération - 15 avril 2003
Europe-Turquie : le marchand de tapis et la stripteaseuse – Libération - 31 décembre 2004.
Discours américain et méthode tunisienne - Le Figaro - 28 mars 2005
SMSI : les véritables enjeux de Tunis - Tribune de Genève - 30 septembre 2005
La Shoah, second péché originel ou l’humanisme en question - Réalités n° 1042 - 15 décembre 2005
Islamisme et démocratie : lequel dissout l’autre ? - Le Monde - 4 février 2006
Vrais et faux ennemis de l’islam – Libération - 26 septembre 2006
Plaidoyer pour une éthique de la responsabilité - Le Figaro - 6 octobre 2006
Les limites de la perestroïka turque - La Libre Belgique - 8 novembre 2006
Les effets pervers d’une loi vertueuse - Le Soir (Belgique) - 18 octobre 2006
Conférences
En FRANCE, Université Paris II-Assas, Université Paris IV-Sorbonne, Université Paris VII-Jussieu, Maison universitaire du Maroc (Paris), Centre culturel égyptien (Paris), Institut du Monde Arabe (Paris), UNESCO (Paris), Institut Hannah Arendt (Paris), HEC (Jouy en Josas), Sénat (Paris)
en BELGIQUE, Université Libre de Bruxelles
en GRANDE BRETAGNE, London School of Economics
au CANADA, Université Laval
aux ETATS-UNIS, Georgetown University
au QATAR, Palais des Congrès
en TUNISIE, Faculté de Droit et de Sciences Politiques, Institut de Presse et Sciences de l’Information, Institut supérieur de Théologie (Tunis), …
en SUISSE, au Palais des Nations Unies (ONU, Genève)
Membre-Sociétaire de la Société des Gens de Lettres de France (SGDL), fondée en 1838 par H. de BALZAC et V. HUGO
Membre du Conseil d’Administration de Daedalos Institute of Geopolitics, Nicosie, CHYPRE
Membre fondateur de l’association Synergie France-Tunisie (Paris)
Fondateur et Secrétaire Général du CLPFT, le Cercle des Libres Penseurs Franco-Tunisiens (Paris)
Membre du Rassemblement des écrivains arabes
Membre de la Fondation des philosophes arabes.
C’est sur un support médiatique tunisien que j’ai voulu d’abord publier cette ultime tribune parce que je l’adresse principalement au peuple et surtout à la classe politique tunisienne toutes tendances confondues.
Je ne suivrai pas le conseil de Maurice Maeterlinck, "s’il est incertain que la vérité que vous allez dire soit comprise, taisez-là". Qu’on oublie un seul instant l’auteur de cette tribune qui, tout de suite après sa publication, va se taire, mais pas à jamais comme le souhaitent certains. Dans trois mois, je publierai mon témoignage et je m’expliquerai sur mon passé d’opposant de la première heure, sur mon exil de onze ans, sur les raisons de mon ralliement à l’Etat sous la férule de l’ancien régime, sur ce que j’ai tenté de faire au sein de celui-ci ces dernières années et, surtout, sur ces deux derniers mois que notre pays vient de vivre.
C’est de l’avenir immédiat de
Je sais que tout le monde célèbre aujourd’hui la "révolution du jasmin" et que je devrais, par opportunisme ou raison politique, m’y associer, mieux vaut tard que jamais. Mais il se trouve que la raison qui a guidé toute ma vie ma réflexion autant que mon action, c’est la raison philosophique. Le dilemme, c’est que je n’ai jamais eu l’âme d’un révolutionnaire mais l’esprit d’un réformateur. Je n’ai jamais été séduit par Sartre auquel j’ai toujours préféré, admiré même, Raymond Aron.
La "révolution du jasmin", je l’observe de loin et je la vois jour après jour s’éloigner de son essence et de sa finalité première. Elle commence à dégager comme une odeur de soufre, de sang et de règlement de comptes. Je ne voudrais pas qu’elle ressemble ni à
Je peux comprendre qu’après 23 ans de musellement, le peuple ait besoin d’exprimer sa colère et sa liberté recouvrée. Mais ce peuple doit comprendre à son tour qu’en l’absence de la paix civile et de l’Etat de droit, la liberté devient un poison mortel ; qu’il n’y a pas de paix civile sans la permanence de l’Etat. C’est l’un des plus illustres précurseurs de
En disant cela, je ne suis pas dans l’essentialisme, l’ethnocentrisme ou le culturalisme suivant lequel certains peuples sont prédisposés à la démocratie et pas d’autres. J’ai au contraire toujours défendu la thèse contraire en insistant sur le réformisme et sur le gradualisme dans la quête de la démocratie en terre d’Islam. Par sa révolution, le peuple tunisien a démontré qu’il n’accepte plus la servitude volontaire, qu’il mérite amplement d’être libre. Il lui appartient désormais de montrer sa maturité pour la démocratie.
Or, ce qui se passe depuis la chute de Ben Ali suscite l’inquiétude. La foule qui manifeste et qui hurle "Dégagez vermine", "Jugeons tous les ministres de l’ancien régime" n’est plus spontanée mais manipulée. Le régime qui s’est effondré n’était ni pétainiste ni national socialiste et les ministres qui l’ont servi n’étaient pas tous d’affreux autocrates ou des corrompus. Mohamed Ghannouchi est l’un des meilleurs économistes du pays à qui
Jusqu’à l’organisation des élections,
La foule, galvanisée par certains opposants jusqu’auboutistes y compris l’Ugtt, cette grande muette depuis 23 ans et dont la surenchère aujourd’hui n’a d’égale que la platitude d’hier, exige aussi le départ de tous les anciens ministres et la disparition du RCD. Du RCD, je n’en ai jamais été membre, mais ce rassemblement n’était pas un parti nazi et ses cadres et militants ne sont pas des fascistes. Comme toutes les administrations et structures de l’Etat, le RCD a été gangréné par le clientélisme et le culte de la personnalité. Il faudrait en extraire les mauvaises herbes, rappeler ceux qui l’ont quitté ou en ont été exclus et le rebaptiser : soit PSD, son nom jusqu’en 1988, soit le ramener à sa forme originelle de Néo Destour. Ce parti fondé par l’illustre et inégalable Habib Bourguiba ne doit pas disparaître. Et ceux qui dans l’effervescence révolutionnaire veulent aussi juger la république de Bourguiba dévoilent déjà le type de régime qu’ils entendent instaurer. Bourguiba, dont Ben Ali et ses acolytes ont voulu effacer toutes traces, doit rester ce père de la nation, ce fondateur de la république, ce libérateur de la femme, cet allié de l’Occident qui a su incarner l’esprit du peuple et contribuer de façon décisive au rayonnement de
Cet impératif irresponsable et insensé de faire le procès de
L’auteur de l’ancien régime et la révolution, le très fin observateur de la démocratie en Amérique, Alexis de Tocqueville, écrivait : "En s’unissant aux différentes puissances politiques, la religion ne saurait donc contracter qu’une alliance onéreuse. Elle n’a pas besoin de leur secours pour vivre, et en les servant elle peut mourir". Le père de la renaissance islamique (
Mezri Haddad, Philosophe et ambassadeur démissionnaire de
Paru dans La Presse de Tunisie.tn, 28 janvier 2011